Felipa, Miguel, Manuel... une histoire de famille

Miguel a 60 ans, ses enfants Felipa et Manuel ont respectivement 31 et 36 ans. 
Ils vivent tous dans un petit village paisible de l'Etat du Guerrero au sud de Mexico entouré de collines verdoyantes.
L'artisanat est une histoire de famille puisque le père de Miguel était artisan joaillier, il a transmis son savoir-faire à son fils qui l’a lui même transmis à ses enfants. Et si l'on écoute ces derniers, ils souhaitent que l'héritage perdure et que leurs propres enfants prennent un jour la relève, même si l'envie de les voir faire des études et de se construire un avenir serein est bel et bien présente. 
D'anciennes techniques de tressage et d'assemblage, des modèles uniques et atypiques, un atelier au sein même de la maison familiale, on comprend assez vite la passion qui les anime et qui nous fait voyager à travers leur histoire. 
Pas toujours facile nous diront-ils pourtant : un métier qui demande beaucoup de concentration et de précision, des positions souvent inconfortables, des gestes parfois dangereux (manipulation du feu et de l'argent à haute température, découpe des détails à la scie, etc), pas suffisamment de moyens pour investir dans des machines et remplacer les tâches fastidieuses par des processus automatisés, un cours de l'argent qui varie régulièrement et des acheteurs toujours plus agressifs dans la négociation...
On lit la fatigue dans les yeux de Miguel, qui par fierté ne se plaindra pas et laissera ses enfants s'exprimer à sa place. Mais on imagine volontiers l'impact de 45 ans d'artisanat sur cet homme, dans un pays où la protection sociale est quasi inexistante, et où le repos a un véritable coût. 
On ressort de là charmé, à la fois ébloui et bouleversé, en se disant que même si cette famille semble heureuse et vit décemment, elle mérite que son savoir-faire soit reconnu et valorisé.
Alors que nous reprenons la route et que nous nous rendons chez Aldo, un autre artisan de la région, le constat est différent : l'atelier est plus grand et moderne, Aldo y travaille avec d'autres artisans (Andrea, Dario et Iker) dans des conditions plus saines.
Çà nous fait du bien, on se dit que c'est possible et qu'on a envie d'aider ceux pour qui la tâche est plus difficile. 
C'est ainsi que commence doucement l'aventure Plata Paris avec l'espoir de faire grandir ces hommes et ces femmes passionnés qui accessoirisent notre quotidien et nous aident à nous sentir un peu plus rock, moderne et audacieux chaque jour.

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